La fin du Putsch ...
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salan et fin du putsch

Au premier étage du G.G. commence la veillée funèbre. Zeller, qui s'est endormi vers 20 h 30, a rejoint ses camarades. Challe leur exprime son désir de se livrer. Il n'obtient aucune réponse. Un photographe réussit à entrer et prend le dernier cliché des quatre généraux qui, devant l'objectif, font encore bonne figure alors qu'ils savent que tout est perdu. Puis Challe fait éteindre les lumières sur le Forum qui retentit de temps à autre de tristes Marseillaise. Il faut que les gens partent, rentrent chez eux. Il faut éviter de possibles incidents avec les gendarmes qui vont reprendre possession des lieux. Saint-Marc et Godard attendent, immobiles et pensifs.
Saint-Marc, dit Challe. Ça m'est égal d'être fusillé mais je ne veux pas recevoir de coups de pied dans le cul de la part des gardes mobiles.
Je pars pour Zéralda, mon général, venez avec nous. Demain, vous verrez. »
Salan, Jouhaud et Zeller expliquent alors qu'ils n'ont aucune raison de se rendre, que le combat continue, etc. Challe reste fermé.
Moi, je me livre.
Vous allez vous faire fusiller, et après ? » s'écrie, véhémente, Mme Salan.
La Biche est venue rejoindre son mari comme dans tous les coups durs. Challe la regarde, impassible.
C'est mon opinion, dit-il froidement, et j'ai l'habitude de faire ce que je veux !
Mon mari ne fera pas comme vous !
C'est son affaire, pas la mienne. »
Challe est furieux. Il ne manquait plus que les bonnes femmes dans une affaire pareille. Salan reste silencieux.
A 23 h 15 Zeller se met en civil, puis, après avoir salué ses camarades, se perd, anonyme, dans la foule.
Sergent et les lieutenants Godot et Degueldre quittent le G.G. Pour eux le combat ne fait que commencer.

La prochaine fois, lance Degueldre à Jouhaud, on ne restera pas l'arme au pied devant les gendarmes. Quelques coups de feu retentissent dans la ville. La foule quitte à regret le Forum. Allons, encore une fois, c'est manqué ! Saint-Marc retire ses troupes qui, au fur et à mesure, sont remplacées par les gendarmes. En ordre, les légionnaires du 1" R.E.P. montent dans les camions. Parmi eux, Challe, Salan et Jouhaud.
Arrivés à Zéralda, Jouhaud et Salan décident de fuir. Ils s'en vont avec des civils qui vont les cacher. Challe embrasse Jouhaud et lui remet les 300 000 anciens francs qu'il a sur lui. Puis il serre la main de Salan.
Les deux généraux quittent la base arrière du 1" R.E.P. par le chemin creux qui mène à la grand-route et s'enfoncent dans la nuit. Pour eux s'ouvre la vie clandestine. Une nouvelle aventure tragique...
Challe et Saint-Marc se retrouvent seuls.
A l'aube, Saint-Marc négociera la reddition de Challe avec le général Héritier. Le soir, le patron du putsch couchera à la Santé. Cette fois le putsch est bien terminé. Il a duré quatre jours et cinq nuits.

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